Comment ai-je fait pour passer de 4 roues à 2 talons ? L’article qui suit raconte comment j’ai appris à aimer courir à 42 ans, après avoir détesté ça toute ma vie. Ce n’était pas exactement mon genre d’activité : je pratique le street skate depuis 28 ans.
1985
Michael J. Fox et ses voyages dans le temps ont inspiré toute une génération. J’ai moi-même commencé le skateboard presque immédiatement après avoir vu Retour vers le futur. Mais pour moi, c’était bien plus qu’une simple mode. Au début je me souviens m’être dit « Le skateboard ça déchire ! Pourquoi tout le monde n’en fait pas ? ».
1992
En 1992, je suis un « street skater » passionné. Je suis sponsorisé par des skateshops parisiens et par quelques marques américaines. Je skate presque tous les jours. Je ne pratique aucune autre activité physique. Un jour, j’ai même eu l’occasion de participer à « Un Pour Tous« , un jeu télévisé diffusé en France. Ce soir là mon défi consistait à sauter 6 fois par-dessus un obstacle à skateboard, en moins d’une minute. J’étais stressé, j’avais les mains moites… Mais j’ai quand même réussi quelques « ollies » par dessus le petit mur de 90 cm.
1997
En Septembre 1996, j’ai fini mes études et je me met à la recherche d’un emploi. Quelques mois plus tard, je créé un magazine français de planche à roulettes avec le propriétaire de skateshop qui m’avait sponsorisé quelques années auparavant. Le premier numéro de Tricks est sorti en juillet 1997. J’en fut le rédacteur en chef pendant 9 ans.
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2012
Peu de temps après avoir commencé à travailler chez Withings en tant que Community Manager, ma copine et moi sommes partis en vacances en Sardaigne. Après 3 semaines loin de ma planche, j’étais un peu inquiet de mon niveau à skate. Après tout, j’allais bientôt avoir 40 ans et je n’avais pas roulé depuis près d’un mois…
Saurais-je encore faire mes tricks (figures acrobatiques) et aurais-je encore mon pop (capacité à taper de gros ollies) après cette longue pause ? Pour en avoir le cœur net, je suis allé au skatepark du bout de ma rue. Et tant pis si je portais des chaussures aux semelles ultra-fines façon « Rivieras » ! Le problème c’est que je n’ai pas fait que skater le park… Je l’ai rossé. J’ai ruiné mes chaussures et mon corps en a pris aussi pour son grade, comme le montre l’image ci-dessus.
Une semaine plus tard, mon mollet gauche a commencé à être engourdi et j’ai ressenti des douleurs dans le bas du dos et dans les muscles fessiers. On m’a diagnostiqué avec une sciatique tronquée – une compression de l’une des racines nerveuses de la colonne vertébrale. Heureusement, après quelques semaines de traitement, les symptômes ont disparu. Mais un mois plus tard, à 5h du matin, j’ai été réveillé par une douleur tellement vive que ma copine a dû appeler les ambulanciers.
À l’hôpital, on m’a diagnostiqué une hernie discale. Après quelques semaines de médicaments à base d’opiacés, la douleur avait disparu. Mais je sentais que je ne serais plus jamais en mesure de compter sur mon dos comme je le faisais avant. Voilà pourquoi à partir de ce moment là, j’ai commencé à skater moins souvent – environ une fois par mois.
2013
Au début de l’année 2013, je suis sur le point de devenir père. Pendant la grossesse de ma petite amie, le docteur Geneviève Delaisi de Parseval, auteur de nombreux ouvrages autour de la grossesse et de la parentalité, m’a dit que « Les maux de dos sont l’une des formes que peut prendre une couvade ». Pour ceux d’entre-vous qui ne savent pas ce que c’est – c’est-à-dire la majorité des gens – le syndrome de la couvade est une « grossesse nerveuse » que les hommes peuvent ressentir lorsque leur partenaire attend un bébé, et qui peut se traduire par différents symptômes parmi lesquels une légère prise de poids, des changements d’appétit et… des douleurs lombaires.
2014
En 2014, je suis toujours un passionné de skate mais je ne skate plus beaucoup. Passant mes journées assis devant un ordinateur, je suis devenu sédentaire et l’expression « métro-boulot-dodo » me colle bien. Je n’essaye même pas d’atteindre les 10000 pas quotidiens recommandés – oui, alors même que je travaille chez Withings et je suis tout à fait au courant de l’impact négatif que cela a sur la santé. Je m’assure tout de même que je mange bien et pas trop. Mais quelle activité physique allais-je pouvoir pratiquer pour conserver un style de vie équilibré ?
- Le jogging – bien qu’il s’agisse d’un très bon exercice physique, la course m’a toujours semblé ennuyeuse en comparaison avec les figures acrobatiques et explosives du « street skating ».
- La natation – elle permet un entraînement complet du corps et elle ménage les articulations. Dommage que je sois frileux et que l’eau ne soit pas mon élément.
- La salle de gym – je pourrais y développer certains muscles spécifiques. Dommage que je ne puisse pas me faire à l’idée de payer pour faire du sport.
- Les sports d’équipe – je pourrais ainsi me motiver à être actif en groupe. Dommage, je suis du genre « Parisien tête de chien » et j’ai du mal à sortir de ma coquille
2015
Lorsque, en avril, les températures ont commencé à remonter, ma copine et moi avons décidé de nous mettre à courir ensemble de temps en temps. Juste un peu. Et à un rythme tranquille. Après notre première session jogging de 25 minutes je me sentais bien – physiquement et mentalement. J’étais heureux de voir que j’avais encore de beaux restes du point de vue de la condition physique, et après la course, j’ai apprécié la sensation de fatigue et les « cuisses de bois ». Ça me rappelait l’état dans lequel j’étais après une bonne session de skate. Serais-je en train de commencer à aimer courir ? Et comme je porte une montre Withings Activité Pop, j’ai aimé faire une synchro après chaque course et voir mes stats s’améliorer.
Après quelques courses à deux, j’ai eu envie d’aller plus loin. Le dimanche 24 mai, alors que ma copine était sur le point de jeter l’éponge à la fin du premier tour de 5 km autour du Canal Saint Martin, je lui ai demandé la permission de continuer à courir… Après tout, il était tard et nous n’avions pas encore déjeuné. Elle a gentiment accepté.
Ce jour là, j’ai fait un tour de plus et j’ai atteint un total de 10 km – la première fois depuis mon adolescence ! J’étais si fier. Ma petite amie encore plus. Elle m’a dit qu’elle était « épatée », parce que cela faisait 30 ans que le skate était ma seule pratique sportive.
La semaine suivante, j’ai commencé à courir seul, tôt – vers environ 6-7 heures du matin – et deux fois par semaine. J’ai adoré ça.
- La sensation d’être « vivant » que l’on ressent lorsqu’on fait monter son cœur dans les BPM (battements par minute)
- La sensation de « posséder la ville » que l’on ressent lorsqu’on court tôt le matin, le long de rues vides, à la « Vanilla Sky »
- La sensation d’être en symbiose avec la nature que l’on ressent lorsqu’on passe à côté d’une famille de canards ou de cygnes
- Le sentiment d’accomplissement que l’on ressent lorsqu’on rentre chez soi avant que les autres ne soient levés, en ayant déjà atteint 75% de son objectif des pas quotidien
En regardant mes stats dans l’appli Health Mate, je remarque qu’après une séance de jogging, je suis un peu moins actif, mais que dans l’ensemble le nombre total de pas réalisés par semaine atteint de nouveaux sommets – 50000, 58000, 72000, 50000, 46000, 61000, 69000… Sans même m’en rendre compte, j’ai augmenté mon niveau d’activité et atteint l’équivalent des « 10000 pas / jour » recommandés !
A mon niveau, je me sens aussi pousser des ailes ! La perspective de courir un jour un marathon ne relève soudain plus de l’utopie. Quel bel objectif ! Je compte m’y préparer petit à petit. Et justement voilà qu’est organisée la course des 10km de l’Équipe à travers les rues de Paris. Le 14 juin 2015 à 9h30 je prend donc le départ parmi les débutants – c’est-à-dire ceux qui courent habituellement la distance en plus de 50 minutes. A cette occasion, je découvre la bonne humeur de la communauté des coureurs et l’ambiance festive des courses chronométrées – les gens se motivent ensemble, interagissent avec le public, se soutiennent quand c’est nécessaire… De quoi renforcer mon envie de participer à d’autres évènements de ce genre et de gagner mes galons de coureur.
Quoi qu’il en soit, voilà comment j’ai appris à aimer courir… En ayant un moyen d’évaluer mon niveau d’activité réel (pas seulement les séances d’entraînement), et en étant poussé à l’augmenter progressivement, jour après jour, semaine après semaine.