Escalade en salle : Interview exclusive chez Brooklyn Boulders

2 septembre 2015

Vous avez envie de faire de l’escalade en salle mais vous ne savez pas par où commencer ? Dans une des meilleures salles de Boston, nous avons fait la rencontre d’une grimpeuse qui nous a parlé de sa passion.

De nos jours, de plus en plus de salles d’escalade font leur apparition un peu partout. L’été touchant à sa fin, il est important pour nous de vous aider à trouver des moyens de rester actif à l’intérieur. Nous avons donc été faire un tour dans le Brooklyn Boulders à Boston, aussi appelé BKB, afin d’obtenir des tuyaux sur l’escalade en salle et de découvrir ce qui rend cette salle si spéciale.
Il y a désormais quatre BKB aux Etats-Unis. Pour se lancer, il suffit d’acheter un forfait à la journée, de louer une paire de chaussures et un harnais et c’est parti ! Alex Graziano, responsable marketing du BKB de Somerville, nous explique comment se passe le premier cours : « Pour commencer, ne vous laissez pas décourager si vous n’avez jamais fait d’escalade. Nous vous montrerons comment tomber et nous nous assurerons que vous vous sentez bien. Si vous avez le vertige, sachez que beaucoup de grimpeurs sont dans le même cas que vous, aussi surprenant que cela puisse paraître. Le meilleur dans tout ça ? 30 min après votre inscription, vous serez déjà sur un mur en train d’apprivoiser vos peurs et d’atteindre de nouveaux sommets. »
Quand on lui demande en quoi BKB est différent des autres salles, Alex répond : « Nous réunissons des gens de tous horizons. Nous proposons des cours de fitness et de yoga, des opportunités de réseautage, des soirées cinéma et avons même des entrepreneurs qui travaillent avec nous. Vous n’êtes pas obligé de grimper si vous n’en avez pas envie. C’est un centre d’activité vraiment cool ! »
Nous avons aussi discuté avec Sara Evensen, étudiante en deuxième année au MIT, qui participe à des compétitions d’escalade depuis quelques années. Sara a pris une petite pause pour nous en dire plus sur cette activité. Voici notre interview exclusive avec elle :
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Qu’est-ce qui vous a amenée à faire de l’escalade ?
Les arbres. J’aime bien revenir à mes racines parfois. Mais il a fallu que je change de branche. Quand j’étais petite, ma mère m’a envoyé dans une colonie de vacances spécialisée en escalade. Mais ça ne m’a pas vraiment plu. Il y a quelques années, j’y suis retournée par hasard et j’ai revu un ancien ami qui m’a convaincue de refaire de l’escalade. C’est comme ça que je suis passée de deux sessions d’escalade par semaine à six entraînements par semaine avec un coach. Puis, j’ai commencé à participer à des compétitions.
Vous participez à des compétitions d’escalade ?
Oui. USA Climbing est l’organisme national qui régit les compétitions au niveau des régions, des divisions et des Etats-Unis. Il existe des murs encore jamais vus par aucun des compétiteurs. Dans ce cas-là, le plus important, ce n’est pas la force physique mais plutôt la capacité à comprendre comment grimper sur cette nouvelle paroi.
Votre rocher préféré ?
J’adore le Bishop en Californie. Ici, j’aime beaucoup le Farley dans l’Ouest du Massachussets.
Quels sont les muscles les plus sollicités en escalade ?
Tout dépend du mur ou du rocher. Les muscles des avant-bras, du dos, des bras, des quadriceps et des abdominaux sont sollicités en permanence lorsque l’on grimpe. Il faut beaucoup de force pour faire de l’escalade.
Comment fait-on pour s’améliorer en escalade ?
Personnellement, je pense qu’on s’améliore en grimpant. J’utilise aussi le Pan Güllich (accessoire d’entraînement d’escalade) de BKB et je fais des tractions pour renforcer mes bras.
Votre mur préféré de BKB ?
La cave. Il faut tout penser en 3D pour cette montée. Vous voyez, en temps normal, vos pieds sont situés en dessous de votre tête. Eh bien, dans la cave, c’est souvent le contraire. Cet élément 3D modifie complètement la donne.
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Quelle est votre méthode de montée préférée ?
Le bloc, sans hésitation. Je fais de l’escalade sportive mais ce n’est pas toujours ce que je préfère parce que j’ai le vertige. Lorsque vous faites du bloc, vous vous donnez à 100 % à chaque mouvement. L’escalade sportive est plus axée sur l’endurance. Vous regardez le mouvement à faire en vous disant : « Est-ce que je peux faire ce mouvement après les 100 que je viens de faire ? » Le bloc, c’est plutôt : « Est-ce que je peux faire ce mouvement tout court ? »
Comment ? Vous avez le vertige ? Quel conseil pouvez-vous donner aux personnes qui veulent faire de l’escalade mais qui n’arrivent pas à dépasser leurs peurs ?
Il faut connaître votre zone de confort et ce que votre corps peut endurer physiquement sans exagérer. Si vous connaissez les limites de votre corps mais que vous avez peur, faites la chute qui vous fait le plus peur, puis allez plus haut et faites une chute encore plus haute. En escalade, plus vous tombez, plus vous savez tomber. La peur de l’inconnu, c’est ce qui rend les chutes encore plus effrayantes.
Pourquoi avoir choisi Brooklyn Boulders ?
L’endroit est super beau et la communauté est géniale. C’est un sport vraiment social, surtout le bloc. On passe pas mal de temps assis par terre à discuter avec les autres entre chaque montée. Même en moulinette, on parle beaucoup avec l’assureur. Dans pas mal d’autres sports, on met un casque audio et on se coupe du monde.
Escalade en salle ou en extérieur ?
Les deux se complètent vraiment très bien. L’escalade en extérieur dépend fortement du temps et ça abime beaucoup les doigts. L’escalade en salle est beaucoup plus sécurisée. J’aime bien faire un peu des deux.
***
Un énorme merci à Sara et à nos amis de Brooklyn Boulders pour avoir pris le temps de discuter avec nous ! Vous pouvez voir encore plus de photos géniales de Sara en pleine action sur son Instagram @evensara.
Vous voulez en savoir plus ? Certains des termes utilisés par Sara ne sont pas clairs pour vous ? Les grimpeurs ont leur propre langage qui peut parfois être compliqué à comprendre. Nous vous avons préparé un mini glossaire ci-dessous.

Jargon de l’escalade

Falaise : Petit rocher abrupt ou difficile ou paroi rocheuse.
Bloc : Discipline d’escalade dans laquelle le grimpeur monte sans corde ou harnais. Pour les ascensions en salle, le sol est recouvert de matelas épais sous les murs d’escalade afin de pouvoir chuter en toute sécurité.
Assureur : Personne qui se tient en bas du mur ou de la paroi, reliée au grimpeur par une corde. L’assureur est là pour faire en sorte que le grimpeur ait assez de corde. Selon les besoins du grimpeur, il resserrera ou relâchera la corde. Il est là pour empêcher le grimpeur de faire de grosses chutes.
Mousqueton : Anneau métallique avec un système d’ouverture facile à ressort qui permet aux grimpeurs de s’attacher aux cordes.
Escalade sportive :
Moulinette : C’est le type d’escalade le plus connu. Le grimpeur est attaché à une corde reliée à un assureur placé au pied de la paroi ou du mur. Ce type d’escalade implique aussi qu’une corde est mousquetonnée à un renvoi prédéterminé ou au sommet de la paroi.
Escalade de difficulté : Cette méthode est similaire à la moulinette. Le grimpeur est relié à l’assureur par un harnais et une corde. Il n’y a généralement pas de renvoi placé en avance en escalade de difficulté. Le grimpeur doit s’attacher aux mousquetons qui sont sur le mur au fur et à mesure de la montée. Ce type d’escalade est moins restrictif étant donné qu’il n’y a pas de point final prédéterminé.