Pédaler pour la santé : entretien en roue libre avec Drew Curtis

Activité
Témoignages inspirants
6 juin 2019

Découvrez un magnat des médias que nous admirions bien avant de savoir qu’il n’hésite pas à se dépasser pour sa santé, ainsi que pour celle des autres.

Lorsque j’ai appris que Drew Curtis, PDG et fondateur de Fark, s’apprêtait à réaliser une course à vélo sur une longue distance au profit d’une œuvre caritative dans le domaine de la santé, j’ai bondi à l’image d’un tigre sautant sur une antilope. Vous vous demandez pourquoi ? La réponse est simple : de bonnes actions, un bon contenu et le fait de vivre par procuration l’entraînement d’une autre personne, voilà ce qui me fait vibrer. Par ailleurs, la nerd que je suis est fan de Fark.com et de sa communauté (TotalFark, la partie de Fark accessible sur abonnement) depuis de nombreuses années.
Voilà ce qui a retenu mon attention : très prochainement (les 22 et 23 juin pour être précise), Curtis se trouvera à Lawrenceburg dans le Kentucky pour prendre le départ de la Bluegrass Bourbon Ride 2019 au profit de l’association National Multiple Sclerosis Society qui lutte contre la sclérose en plaques. Les parcours s’échelonneront sur 80-130 kilomètres par jour et les sommes récoltées permettront de financer la recherche (un élément essentiel puisque la cause principale et le traitement de la sclérose en plaques n’ont pas été identifiés), ainsi que les services indispensables apportés aux malades. Les motivations de Drew ? L’une de ses amies a été diagnostiquée l’année dernière. Elle a commencé à s’entraîner et il a décidé de l’accompagner.
J’ai posé quelques questions à Drew sur le vélo, la vie, les lois de l’univers et sur tout le reste. Bon, peut-être pas sur tout le reste… Mais cela devrait suffire à vous donner envie de découvrir Fark, faire un don au profit de sa course et pourquoi pas vous dépenser pour défendre la cause qui vous tient le plus à cœur.

Withings : Cette course représente-t-elle un défi important pour vous ? Avez-vous toujours été sportif ? Vous êtes-vous mis au sport plus tardivement ? Ou bien êtes-vous du genre absolument pas sportif ?

Curtis et ses amis au RAGBRAI 2018
Curtis et ses amis au RAGBRAI 2018

Drew Curtis : j’ai joué au football depuis mes 6 ans jusqu’à il y a environ deux ans. À une époque, je jouais tous les jours, puis un jour sur deux puis enfin seulement deux fois par semaine. Certains de mes amis avaient arrêté de jouer en raison de différentes blessures et j’ai constaté que j’avais commencé à marcher moins vite. J’ai donc décidé d’arrêter de jouer avant d’être victime d’une blessure handicapante.
 
Mais voilà : cela me manquait terriblement. J’avais joué toute ma vie et mon corps ne peut pas fonctionner correctement sans une dose d’exercice physique assez intense. J’ai donc réalisé qu’il me fallait une activité pour remplacer le football. L’une de mes amies qui était passée du foot au vélo m’a proposé de me joindre à elle. La première année, j’ai acheté un vélo de troisième main datant de 1985 et composé, il me semble, de pièces en plomb. Un vélo que j’ai toujours d’ailleurs. Le cyclisme s’est avéré remplacer le football à merveille. Je pouvais véritablement forcer sans pour autant avoir mal partout le lendemain. J’ai ensuite participé à ma première balade organisée, l’occasion de constater qu’il y avait un grand nombre de personnes de 70 ou même 80 ans qui faisaient du vélo. Il est rare de voir une personne de plus de 40 ans jouer au football, tout simplement parce que le corps ne suit plus après quatre décennies de pratique intense. Puis l’année dernière, l’un de mes amis qui est un vrai fondu de cyclisme et qui se doit d’acheter tous les deux ans le tout dernier vélo ultra-performant a décidé de se séparer de son vélo. J’en ai donc fait l’acquisition. Apparemment il s’agit d’un vélo génial, mais je n’y connais pas grand-chose car je ne suis pas un expert dans le domaine. Mon nouveau vélo pèse environ 6 kilos et est entièrement réalisé en fibre de carbone. Je m’en suis servi pour parcourir l’Iowa l’année dernière avec des amis. Cette année à la fin du mois de juillet, nous rallierons Manhattan à Buffalo.
Au cours de l’année, j’ai remarqué que contrairement au football, plusieurs années sont nécessaires pour une maîtrise véritable. En participant à une balade hebdomadaire dans ma ville natale, j’ai constaté que nous ne faisions que nous attaquer aux collines environnantes. Le centre du Kentucky est tout sauf plat. Pour nous préparer à la course de l’Iowa, nous avons donc été contraints de nous rendre dans l’Ohio, car c’était la zone la plus proche disposant d’un sol plat. La traversée des collines s’est avérée un véritable défi. Ce n’est pas facile d’y arriver, mais avoir un objectif rend les choses plus simples.
Pour moi, le fitness est une façon basique de s’entretenir, un peu comme lorsque l’on change les pneus de sa voiture ou que l’on fait une vidange. Si vous n’entretenez pas un minimum votre voiture, elle cesse de fonctionner. C’est la même chose pour votre corps. Lorsque vous vieillissez, aucune partie du corps humain ne s’améliore sans y travailler, et si vous ne faites rien, votre corps se dégrade plus rapidement. Je dis souvent que mon objectif est que mon corps se détériore moins rapidement que je ne vieillis. Mais dans le même temps, j’essaie également de faire mieux que lors de mon entraînement précédent.

Vous êtes un magnat des médias, mais vous vivez dans le Kentucky. C’est un choix intéressant. Pourquoi avoir choisi de vous installer là-bas et non, comme on pourrait s’y attendre, dans un lieu tel que la côte ? Pensez-vous que ce choix unique dans le milieu des médias vous offre une perspective unique ?

Je suis né et j’ai grandi dans le Kentucky, et je comptais bien partir une fois adulte. Mais le moment venu, je me suis rendu compte que la vie en plein cœur du Kentucky était vraiment géniale et si l’on ajoute à cela le faible coût de la vie, j’avais toutes les raisons du monde de rester. Je ne suis pas fait pour vivre en Californie et j’ai l’impression que la vie à New York est plutôt contraignante. Par ailleurs, le Kentucky se trouvant en quelque sorte au centre du pays, cela me permet de me rendre partout assez facilement. Cela m’offre indéniablement une perspective unique.

Y a-t-il des aliments dont vous ne pouvez pas vous passer, que ce soit pour vos entraînements ou pour le plaisir ?

Pas vraiment, non. En matière d’alimentation, je fais preuve de réserve. Je mange essentiellement des aliments sains, je bannis les fast-foods et les produits frits. Si je dois participer à une longue sortie à vélo, j’évite les beuveries la veille au soir. Dès que l’occasion se présente, je transforme les longues balades en tournées des bars, mais les bienfaits physiques ne sont pas les plus gratifiants. J’adore la bière artisanale et les food trucks, et lorsque je ne travaille pas, je prends beaucoup de plaisir à cuisiner.

Si l’on en croit Wikipédia, vous avez une femme et trois enfants. Y a-t-il des activités saines / dingues / sympas que vous faites tous ensemble ?

Nous sommes tous nés en été, nous avons donc toute une série d’anniversaires en vue. Tous les membres de ma famille sont intelligents et créatifs. Ma fille de 10 ans, la benjamine, a commencé à m’accompagner lors de mes courtes sorties à vélo. J’aimerais beaucoup trouver un tandem à un prix raisonnable pour qu’elle puisse me suivre sur de plus longues balades et me faire la liste de tout ce que je fais de travers (ce qu’elle fait à chaque fois que nous sommes en voiture).

Un grand merci à Drew de nous avoir accordé cet entretien. Si vous souhaitez sponsoriser sa course et soutenir la lutte contre la sclérose en plaques, foncez sur sa page de collecte de fonds pour faire un don
[Mise à jour après publication] Vous souvenez-vous de la course entre Manhattan et Buffalo dont Drew parle ci-dessus ? Cette course de plus de 800 kilomètres est réalisée au profit de la lutte contre le cancer. Vous pouvez faire un don juste ici.