Frédéric Paupert : De la fibrillation auriculaire aux 350 km à vélo

Cœur
Conseils d'Expert.e.s
1 décembre 2020

Frédéric Paupert, coach sportif et ancien athlète de haut niveau, a souffert de fibrillation auriculaire, l’arythmie cardiaque la plus courante. Découvrez comment une opération lui a sauvé la vie.

Si son nom ou son visage vous sont familiers, c’est probablement parce que cet ancien judoka a défendu pendant 10 ans les couleurs de la France au niveau mondial dans la catégorie moins de 100 kg. Depuis, Frédéric Paupert a pris sa retraite et lancé son entreprise de coaching sportif sur mesure pour les particuliers et les entreprises : Workout and Detox. Mais en juin 2020, à seulement 43 ans, la fibrillation auriculaire le rattrape. Il nous a confié son histoire.

Des palpitations…

“C’était au mois de juin. Nous rentrions à vélo d’un pique-nique en famille dans le Parc de Saint-Cloud près de chez nous, j’ai commencé à me sentir essoufflé. Mon cœur a commencé à battre à la chamade toute la soirée… puis toute la nuit ! J’ai mis ça sur le compte du stress : ce n’est pas toujours évident quand on dirige son entreprise et je n’avais jamais eu de signe de problème de cœur ou de santé particulier. Le lendemain, je me suis rendu au bureau d’où je dispensais mes cours à distance en visio. J’ai pris l’habitude d’y aller en vélo car j’adore ça mais cette fois-ci, la dernière petite montée me semblait être le Mont Everest. À tel point que j’ai été obligé de descendre de vélo pour finir à pied. J’en ai parlé à ma femme qui m’a conseillé d’appeler un ami médecin, lequel m’a conseillé de me rendre immédiatement aux urgences. J’ai essayé de négocier pour pouvoir faire mes séances de la journée mais il a insisté : départ pour les urgences et en taxi, pas en vélo !
Arrivé aux urgences, l’équipe médicale a enregistré plusieurs électrocardiogrammes pour observer mon cœur car j’avais des crises de tachycardie aigüe. Mon cœur battait jusqu’à 180 battements par minute alors que j’étais allongé toute la journée et que ma fréquence cardiaque normale se situe autour des 50 battements par minute. Grâce aux béta-bloquants mon cœur est finalement redescendu à une fréquence cardiaque normale. Verdict du médecin ? Arrêt de travail et rendez-vous chez un cardiologue 15 jours plus tard.
Très vite, je me suis rendu compte que ce délai serait trop long. J’étais épuisé, je pouvais à peine me lever, impossible de faire des courses ou de m’occuper de mes enfants. C’est une sensation étrange quand on est un grand sportif d’être essoufflé alors qu’on fait simplement la vaisselle. Heureusement, notre ami médecin m’a trouvé un rendez-vous chez l’un de ses confrères 48h plus tard. Arrivé dans le cabinet, le cardiologue m’a fait passer une échographie puis m’a annoncé le verdict : je suis atteint de fibrillation auriculaire. Je ne le savais pas mais, cette pathologie est fréquente chez les grands sportifs ayant beaucoup poussé leur corps dans leur jeunesse. Je ne me suis jamais dopé pourtant mais je m’entrainais de 20h à 30h par semaine et je sortais beaucoup. Le médecin m’a laissé le choix : soit des médicaments à vie, soit une opération avec un espoir de guérison. J’ai vite accepté l’opération.”

L’opération

“15 jours plus tard, j’étais sur la table d’opération. Elle a duré environ 50 minutes sous anesthésie générale. C’était une opération par voie percutanée donc beaucoup moins lourde qu’une opération à cœur ouvert. Tout s’est bien passé pour moi. En appelant ma femme, quelques heures après l’opération, elle trouvait déjà que j’avais repris des couleurs et que j’avais meilleure mine qu’avant. La circulation de mon sang était meilleure car mon cœur était plus efficace et j’avais le teint frais et reposé comme si je rentrais de vacances.”

Un nouveau défi

“Après l’opération j’ai très vite récupéré. J’ai pris des bêta-bloquants et des anticoagulants pendant quelques semaines, jusqu’à la fin août. Je me sentais tellement bien que j’avais envie de me remettre au sport tout de suite mais j’ai dû attendre un peu pour laisser cicatriser les plaies dans mon corps. Au bout de trois semaines, j’ai repris doucement mes séances et mon travail. À la rentrée, je suis retourné voir le cardiologue afin de faire le point, puisque tout allait bien, il m’a autorisé à reprendre le sport. Je l’ai pris au mot (rires). Je me suis lancé dans la préparation du Gravelman Roubaix-Paris : 350 km à vélo en 48h maximum. Un sacré défi ! J’en ai bavé, mais quel pied ! C’était un super challenge physique et psychologique comme je les aime. J’ai fait 100km la première journée, j’ai dormi 5h, puis je suis reparti pour les 250 derniers kilomètres et j’ai franchi la ligne d’arrivée dans les temps.”*

*Attention : Si vous souhaitez pratiquer une activité physique ou si vous préparez un évènement sportif, demandez son accord à votre médecin. (Surtout après une telle opération)

La rémission

“Depuis que j’ai eu cette arythmie, je dois bien avouer que mon mode de vie a changé. Je fais beaucoup plus attention à mon hygiène de vie. Je mange bien, je dors bien, je ne bois presque plus d’alcool… Il y a un risque de récidive très important dans les trois mois qui suivent l’opération. Il y a un nouveau cap aux 6 mois puis 1 an avant de pouvoir considérer qu’on est sorti d’affaire.
En attendant, je porte ScanWatch dont je suis très satisfait. J’enregistre une fois par semaine un électrocardiogramme et une mesure de saturation en oxygène dans le sang (SpO2) sur recommandations de mon cardiologue. Cela constitue un suivi ponctuel suffisant, et évite d’en faire une obsession. C’est une montre que je recommande aux sportifs car la fibrillation auriculaire les touche particulièrement. Elle peut leur permettre de suivre leur santé, tout comme leurs performances sportives.
Mon expérience a beaucoup touché mon entourage. Mes amis font plus attention à eux et à leur hygiène de vie. J’en parle ouvertement aux personnes que j’entraîne pour les inciter à bien écouter leur corps et à consulter lorsqu’ils ont le moindre doute !”

La fibrillation auriculaire est l’arythmie cardiaque la plus répandue. Il s’agit d’une anomalie de l’activité électrique du cœur qui se met à battre de manière désordonnée. Il est important de la détecter car elle peut entraîner de nombreuses complications. Une fibrillation auriculaire soignée, correspond à cinq fois moins de chances de faire un AVC. Cette maladie peut-être asymptomatique ou épisodique dans les premiers temps, ce qui la rend particulièrement difficile à diagnostiquer. Vous pouvez la détecter grâce à l’enregistrement d’un électrocardiogramme médical avec Move ECG ou ScanWatch puis partager vos enregistrements à votre médecin depuis l’application Health Mate pour l’aider à poser un diagnostic.