Quel a été l’impact des incendies de la côte Ouest des États-Unis sur l’activité physique des américains ? Découvrez s’ils ont modifié leur activité physique.
Des incendies ont fait rage en Californie, dans l’État de Washington, en Oregon, au Nevada et dans d’autres États de la côte ouest. Le 18 août, le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a déclaré l’état d’urgence. Le 20 août, un article (en anglais) rapporte que l’air de la Californie du Nord est le plus pollué au monde. Alors que des milliers d’hectares de terres et de propriétés brûlent, des particules fines (PM2,5) sont libérées par la combustion de carbone, de produits ménagers et d’autres matériaux. En plus de réduire la visibilité et de rendre les couchers de soleil oranges, ces particules fines peuvent s’infiltrer dans les poumons. Le corps humain réagit alors en envoyant des cellules immunitaires combattre ces envahisseurs, mais contrairement aux virus ou aux bactéries, les PM2,5 ne peuvent pas être décomposées par le système immunitaire, ce qui provoque une inflammation prolongée pouvant affecter les poumons, le cerveau, le foie et les reins.
Mais les habitants des zones touchées ont-ils changé leurs habitudes à mesure que la présence des PM2,5 créées par les feux de forêt augmentait dans les villes ?
Oui, pour la plupart.
Withings a rassemblé des données de notre communauté pour comparer leurs mesures enregistrées avec les relevés quotidiens de PM2,5 dans les villes touchées, à partir de l’Indice de Qualité de l’Air (IQA) de l’EPA, Environmental Protection Agency [Agence de protection de l’environnement].
Il est important de comprendre quels taux de PM2,5 sont considérés comme bons ou mauvais par l’EPA pour pouvoir comprendre les effets des incendies sur la population. Les taux de PM2,5 compris entre 0 et 12 sont considérés comme “bons” et ne présentent que “peu ou pas de risque” pour la grande majorité des gens. Cependant, du 18 août au 19 septembre, la côte ouest a vu les taux de PM2,5 passer de “mauvais” (55,5 – 150,4) à “très mauvais” (150,5 – 250,4) puis à “dangereux”, le taux le plus élevé d’après l’EPA (250,5 – 500,4).
Les effets du feu sur l’activité physique
Withings défini les dates du 1er juillet au 18 août comme référence ou le temps non affecté, tandis que la période du 19 août au 19 septembre est considérée comme celle pendant laquelle les incendies ont commencé à toucher la côte ouest. En outre, Withings a utilisé des données anonymes recueillies auprès d’environ 20 000 membres de notre communauté vivant dans plusieurs villes et régions, notamment la région de la baie de San Francisco, Los Angeles, San Diego, Sacramento, Reno, Eugene, Portland et Seattle.
Vue d’ensemble
Toutes les villes susmentionnées combinées avaient une moyenne de référence de 5 431 pas quotidiens avant les incendies, qui a ensuite été réduite de 3,26 % pour atteindre 5 254 pas au cours du mois.
Cependant, toutes les villes n’ont pas connu la même baisse d’activité physique. Les données montrent que certains seuils de PM2,5 ont dû être atteints avant que le comportement ne subisse des changements drastiques, Portland, Seattle, Eugene et Reno affichant les plus fortes baisses par paliers.
Portland
“On dirait qu’une bombe a explosé”, a déclaré Elizabeth Smith, résidente de Detroit, lorsqu’on lui a demandé de décrire sa ville, ravagée par le feu, située à une heure et demie de Portland. Bien que la plupart des feux brûlent dans les zones rurales, la fumée transporte des PM2,5 dans les grandes villes comme Portland, et cette particule a provoqué une diminution de l’activité physique pour ceux qui y vivent.
Seattle
Seattle est situé dans l’État de Washington qui a également souffert des feux de forêt. Plus de 327 795 hectares de forêts ont été brûlées. Les particules de ces incendies et de nombreux autres ont contribué à l’élévation des taux de PM2,5 au-delà de 300.
Eugene
Cette ville de l’Oregon a connu des niveaux élevés de PM2,5. Des abris d’air pur y ont même été ouverts pour aider les personnes vulnérables sans abri, car la combinaison de la fumée et du brouillard a créé une visibilité presque nulle dans le comté. Les données IQA de l’EPA n’étaient pas disponibles pour Eugene. Néanmoins, l’activité physique de notre communauté à Eugene a tout de même montré une diminution significative due à la fumée.
- Moyenne de référence : 5 721 pas
- Baisse jusqu’à : 5 212 pas
- 8,91% de diminution en moyenne
- Le 15 septembre, Eugène a connu sa pire baisse d’activité : -28,74% jusqu’à 4 077 pas (taux de PM2,5 inconnus).
Reno
De nombreux incendies en provenance de Californie ont dérivé vers le Nevada, entraînant des taux élevés de PM2,5. Bien que Reno ait subi les fumées des feux tout au long du mois d’août, le nombre de pas quotidien a semblé diminuer davantage en septembre, une fois que les particules ont eu une présence plus soutenue et ont atteint des niveaux supérieurs à 150.
Des villes et des régions comme la Baie de San Francisco, Los Angeles, San Diego et Sacramento ont également connu une baisse de l’activité physique, mais la diminution globale est moindre par rapport aux villes ci-dessus car les taux de PM2,5 étaient plus faibles :
Baie de San Francisco :
218 PM2,5 : -17,37% le 11 septembre
Sacramento :
200 PM2,5 : -12,73% le 11 septembre
207 PM2,5 : -13,35% le 13 septembre
San Diego :
157 PM2,5 : -3,44% le 15 septembre
146 PM2,5 : -3,53% le 14 septembre
Los Angeles :
199 PM2,5 : -2,33% le 11 septembre
165 PM2,5 : -8,29% le 31 septembre
Remarquez qu’à Los Angeles, le jour où les taux de particules sont les plus élevés n’ont pas nécessairement connu la plus forte baisse d’activité physique. Nous ne savons pas pourquoi les mauvais taux de PM2,5 n’ont pas encouragé une baisse plus importante. Nous avons demandé son avis à l’écrivain et comédien Andrés du Bouchet qui nous confie : “Nous sommes simplement habitués à une mauvaise qualité d’air.”
Les taux de PM2,5 qui diminuent l’activité humaine
Indépendamment des différences entre les villes, un certain taux de particules affecte presque universellement l’activité humaine. En passant de la tranche 55,5 – 150,4 à 150,5 – 250,4 les taux de PM2,5 entraînent une diminution de 9 % des pas quotidiens moyens. Cependant, la plus forte diminution des pas se produit entre les tranches 150,5 – 250,4 et 250,5 – 500,4 avec une baisse de 16 %.
Certains groupes d’âge ou de sexe ont-ils maintenu une activité physique pendant toute la durée des incendies ?
Tout au long du rapport, il a été démontré que certains seuils de PM2,5 devaient être atteints afin de provoquer un changement de comportement drastique en matière d’activité physique. Le taux de PM2,5 dans des villes comme Seattle (314 PM2,5 ) et Portland (509 PM2,5) a atteint ces seuils entre le 11 et le 17 septembre et une baisse de l’activité physique pour chaque groupe d’âge et de sexe a été enregistrée.
Seattle
Portland
Les activités de plein air enregistrées ont considérablement diminué
Si nous avons noté une diminution de pas, nous avons également enregistré une baisse des sports de plein air comme la course à pied et le cyclisme. Dans des villes comme Sacramento, le nombre d’entraînements en plein air a presque diminué de moitié.
Baisse du sport en extérieur par ville :
Sacramento : -48,33%
Baie de San Francisco : -34,17%
Eugene : -31,32%
Portland : -31,01%
Seattle : -27,38%
Reno : -23,81%
Los Angeles : -20,72%
San Diego : -19,97%
Les séances d’entraînement en salle ont-elles augmenté ?
Non ! Nos utilisateurs ont diminué leurs séances d’entraînement à l’intérieur tout au long des incendies. Les exercices en salle comprennent l’haltérophilie, le pilates, le yoga, les exercices elliptiques, la course sur tapis et vélo d’intérieur. La pandémie mondiale contribue très certainement à diminuer les entraînements en salle, car de nombreux gymnases sont fermés ou en accès restreint.
Baisse du sport en intérieur par ville :
Reno : -25,76%
Eugene : -22,63%
San Diego : -7,48%
Seattle : -6,25%
Baie de San Francisco : -4,14%
Portland : -2,79%
Los Angeles : -1,00%
Sacramento : -0,61%
Le sommeil a-t-il été affecté par les incendies ?
Après avoir mesuré la fréquence cardiaque, la fréquence respiratoire et d’autres indicateurs de sommeil dans toutes les villes, il a été déterminé que la qualité du sommeil n’avait pas été affectée par les incendies. Nous supposons néanmoins que la plupart de nos utilisateurs dorment à l’intérieur et non à l’extérieur.
Pour conclure
Les incendies de forêt et l’augmentation des taux de PM2,5 qui les accompagne ont eu des effets notables sur l’activité physique de toute la côte ouest. En général, les gens ont été moins actifs à partir d’un certain taux de PM2,5, et le sport a également été moins pratiqué à l’extérieur et à l’intérieur. Aucun sexe ou groupe d’âge particulier n’a été plus enclin à maintenir son activité pendant la durée des incendies, mais certaines villes ont réagi plus fortement que d’autres lorsqu’elles se sont approchées des taux spécifiques de PM2,5.
Méthodologie
Cette étude a été menée par Withings en analysant les données anonymes agrégées d’environ 20.000 utilisateurs, dont au moins 200 dans chaque région. Pour observer les données autour de la période des feux de forêt pour chaque zone, Withings a fixé la date de début au 19 août 2020 jusqu’au 19 septembre 2020. Les données sur les feux de forêt ont été comparées aux données agrégées du 1er juillet 2020 au 18 août 2020.
Withings garantit la confidentialité des données personnelles et protège la vie privée de tous ses utilisateurs. Par conséquent, toutes les données utilisées pour cette étude ont été rigoureusement anonymisées et agrégées afin d’éviter toute réidentification.