Data story : Faut-il jeter 2020 à la poubelle ?

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20 janvier 2021

Les mots « bilan de l’année » peuvent vous faire soupirer et vous donner envie de vous diriger vers l’Ardèche pour y élever des chèvres et échapper à la situation sanitaire. Cependant, comme nous l’avons constaté dans notre étude sur l’impact du confinement sur notre santé, réalisée en mai, la pandémie n’a pas totalement eu raison de nous. Les tendances sont à l’augmentation du sommeil, à l’absence de prise de poids significative et à la baisse de la fréquence cardiaque pendant le sommeil. Mais, à mesure que la pandémie se propageait et évoluait à travers le monde, ces tendances se sont-elles maintenues ?

Du Royaume-Uni où les nuits se sont allongées de 11 minutes 40 à la Chine où le nombre de pas quotidien moyen a baissé de 20%, 2020 aura été une année surprenante à bien des niveaux. Et si cette année était l’année pour prendre soin de vous ?

La bonne année pour dormir ?

Non seulement nous n’avons pas moins dormi cette année, mais nous avons même amélioré nos nuits. En moyenne, nous avons dormi huit minutes et 34 secondes de plus par nuit en 2020 qu’en 2019, et c’est le Royaume-Uni qui a gagné le plus en temps de sommeil, avec une moyenne de onze minutes et 40 secondes de plus par nuit que l’année précédente.

Une baisse drastique des sorties nocturnes (fermeture des restaurants, des bars, des théâtres, des cinémas…), ainsi que les couvre-feux décidés dans le monde entier, ont très probablement entraîné une augmentation de notre temps de sommeil. Le télétravail permet également à de nombreux employés de bureau de dormir plus longtemps puisqu’ils peuvent consacrer le temps qu’ils passaient à se rendre au travail, au sommeil.
Une exception intéressante ? La nuit des élections américaines : le 3 novembre. Bien que les résultats officiels de la présidence n’aient pas été annoncés avant le 7 novembre, la nuit des élections s’est avérée la plus pauvre en sommeil pour les citoyens américains avec près de 25 minutes de sommeil en moins, soit 6h53 de sommeil contre 7h18 habituellement.
En plus de l’allongement de la durée du sommeil, la qualité du sommeil semble également avoir augmenté dans tous les pays. Comme le montre le tableau ci-dessous, l’année 2020 a vu une nette augmentation des scores de sommeil élevés et une réduction des scores moyens et faibles par rapport à 2019.

On considère qu’un score est élevé lorsqu’il est supérieur à 75, moyen lorsqu’il se situe entre 75 et 50 et bas lorsqu’il est inférieur ou égal à 49. Le score de sommeil est calculé à l’aide de quatre facteurs :

  • La durée (temps total passé à dormir)
  • Régularité (constance de l’heure du coucher et de celle du réveil)
  • Profondeur (partie de la nuit passée dans les phases de sommeil profond et réparateur)
  • Interruptions (temps passé éveillé)

En dehors de l’allongement de la durée du sommeil, la réduction du bruit de la vie nocturne améliore la profondeur de notre sommeil, mais nous souffrons également moins du manque de sommeil et du décalage de nos horaires de sommeil puisque nous avons moins tendance à nous coucher plus tôt la semaine que le week-end. L’absence de fêtes et d’espaces festifs nous encourage à “lisser” nos horaires de lever et de coucher et à faire moins de différences entre les jours travaillés et les jours chômés en termes d’horaires de lever et de coucher.

Nous avons également examiné la fréquence cardiaque de nuit. Sa diminution pendant le sommeil est un signe de bonne santé, elle signifie que le cœur fait moins d’efforts pour pomper le sang. Bonne nouvelle ! En 2020, la fréquence cardiaque de nuit moyenne a baissé de 0,54 battement par minute (bpm) par rapport à l’année dernière. Néanmoins, tous les pays n’ont pas connu les mêmes baisses. Le Canada connaît la plus grande baisse avec une réduction moyenne de 2,56 bpm tandis que le Royaume-Uni et la Suisse ont, eux, connu une augmentation de 0,15 bpm et 0,58 bpm.

Nous supposons que ces évolutions sont liées à un grand nombre de facteurs comme le confinement, la réduction de la vie nocturne et de la consommation d’alcool, la réduction du stress lié aux déplacements domicile-travail, etc…

La bonne année pour pratiquer une activité physique ?

Le confinement a eu un impact énorme sur notre nombre de pas avec une baisse de la moyenne mondiale de 10 % soit 511 pas par jour en moins par rapport à 2019. Au-delà du confinement, dans de nombreux pays, comme aux États-Unis où presque la moitié de la population active pratique le télétravail, le déficit de pas peut également être attribué à la réduction des trajets domicile-travail et à l’absence de pas sur nos lieux de travail.
Un pays en particulier, connu dans le monde entier pour ne pas avoir pris beaucoup de mesures restrictives par rapport à ses voisins, la Suède, a connu l’une des plus faibles pertes d’activité avec seulement 87 pas de moins par jour en moyenne par rapport à 2019.
Les pas en général peuvent mesurer une partie de l’activité, mais ils ne sont pas complètement représentatifs de l’exercice physique pratiqué par la population.

Pratiquer une activité physique hors de chez soi a été difficile pour de nombreuses personnes en raison de la fermeture et des capacités réduites des gymnases, des piscines et des salles de sport. Le nombre de personnes pratiquant la course à pied dans le monde a chuté de 1,75 % par rapport à 2019 et 30% des personnes qui pratiquaient la natation n’ont pas pu le faire en 2020. Certains types d’entraînements ont été moins touchés que d’autres. Le vélo, par exemple, a connu une hausse mondiale de 8 %, ce qui pourrait être dû au fait que de nombreux pays ont augmenté le nombre de pistes cyclables dans les grandes villes. Beaucoup ont préféré le vélo pour se déplacer plutôt que les transports en commun où l’air est moins recyclé et les passagers plus proches les uns des autres.

La bonne année pour se peser ?

Certaines activités sont en hausse et d’autres en baisse, mais ces facteurs combinés à un meilleur sommeil, au confinement et au stress de cette année ont-ils affecté notre poids ? L’année 2020 a-t-elle vraiment enflammé notre balance ?
Les chiffres parlent d’eux-même et montrent une perte de poids moyenne plus importante de 0,14 kg par rapport à 2019. La bonne nouvelle continue, car nous avons majoritairement perdu de la masse grasse avec une perte de 0,15 kg en moyenne par rapport à 2019. Ces chiffres peuvent sembler ahurissants face à l’importante quantité de stress à laquelle nous avons dû faire face ainsi que la douce proximité du réfrigérateur mais si l’on considère les nombreux facteurs déjà évoqués, cette tendance générale à ne pas prendre de poids est logique. Mieux dormir facilite la perte de poids et, bien que la fermeture obligatoire des bars, cafés et restaurants ait été dramatique, en mangeant à la maison et en cuisinant davantage, nous avons mieux contrôlé nos apports caloriques, en sel, en graisses et fait des choix alimentaires plus sains.
Si la tendance générale du poids est à la baisse, cette année de pandémie a eu un large impact émotionnel et mental. Nous nous sommes donc demandés si cela a pu impacter nos objectifs personnels en matière de perte de poids.
En 2020, 46 % des utilisateurs souhaitant perdre au moins un kilo ont réussi à perdre du poids et 18 % de ceux, plus ambitieux, qui souhaitaient perdre plus de 5kg y sont parvenus. En 2019, ces mêmes chiffres étaient de 41% et 16%, une nouvelle preuve que 2020 a été une bonne année pour atteindre ses objectifs !

La bonne année pour prendre sa température ?

L’un des symptômes du COVID-19 étant une température corporelle élevée, nous nous sommes demandés si nous avions pris notre température plus fréquemment en 2020 qu’en 2019 ?
Dans le graphique ci-dessous, on constate une courbe en U en 2019 du taux de prise de température par rapport à la norme. Ce taux évolue selon les saisons. Nous prenons généralement moins notre température en été car nous craignons moins les microbes pendant cette période qu’en automne et en hiver. Cependant, en mars 2020, lors du premier pic de Covid-19 en Europe et aux États-Unis, on observe une forte augmentation du nombre de températures enregistrées.

En 2020, la courbe en U émerge à nouveau à l’approche de l’été mais la baisse ne permet pas de retrouver le nombre de mesures de 2019. Même le plus bas nombre de prises de températures relevées dans un monde touché par le COVID-19, au mois de mai 2020, sont bien loin des taux les plus élevés de 2019, et le nombre de températures relevées en septembre et au-delà en 2020 s’approche des niveaux de mars.
Bien que certaines personnes infectées par le COVID-19 soient asymptomatiques, certaines entreprises, institutions, commerces et écoles utilisent les relevés de température pour évaluer si une personne peut entrer ou non dans un bâtiment. On observe également une hausse des contrôle de température à domicile des individus pour détecter d’éventuels symptômes de COVID-19.

Pour conclure

L’année 2020 est-elle donc entièrement à jeter à la poubelle ? À bien des égards, oui, mais en regardant les chiffres, sans compter l’épidémie et des personnes directement touchées par le COVID-19, les données indiquent que l’année a été plutôt bonne pour notre santé. Néanmoins, bien qu’on observe des tendances positives, notamment en ce qui concerne le sommeil et le poids, pouvant être attribuées au fait de mieux manger et de mieux dormir, l’activité générale a diminué et les températures de prises de température sont plus élevées que jamais.
De plus, les résultats que nous avons obtenus sont à mettre en perspective avec les conséquences indirectes du COVID-19 comme l’isolement, la perte d’emploi, la crainte de la mort ou le deuil de ses proches, qui peuvent engendrer de la peur, de la colère, de l’incertitude et de la tristesse. Pourtant, malgré cette année particulière, nous pouvons nous consoler en sachant que nous disposons de données sanitaires fiables prouvant que nous ne nous portons globalement pas aussi mal que nous pourrions le penser. Quoiqu’il arrive, si vous souhaitez prendre soin de votre santé, prenez soin de votre sommeil, de votre alimentation et de votre activité physique. En maîtrisant ces données, vous pourrez prendre le pouvoir sur votre santé et aborder 2021 avec plus de sérénité.

Méthodologie
Cette étude a été réalisée par Withings en analysant les données agrégées et anonymisées de plus de 5 millions d’utilisateurs de nos balances, montres et thermomètres connectés partout dans le monde. Withings garantit la confidentialité des données personnelles et protège la vie privée de tous ses utilisateurs. Par conséquent, toutes les données utilisées pour cette étude ont été anonymisées et agrégées afin d’éviter toute nouvelle identification.