Témoignages inspirants
La 16e édition de l’Ecotrail de Paris s’est tenue le 18 mars 2023. Au programme : plusieurs courses à travers l’Île-de-France. C’est d’ailleurs Yoann Stuck, traileur français et ambassadeur Withings qui a remporté l’épreuve emblématique des 80 km cette année, en 5 h 42. Nous lui avions déjà posé quelques questions sur sa pratique il y a 3 ans. Mais cette année, nous souhaitions recueillir le témoignage d’une coureuse amatrice qui s’élançait sur la même distance pour la première fois, et avec réussite ! Notre intérêt s’est porté sur Justine Berthier, community manager chez Withings, qui a accepté de se prêter au jeu de l’interview.
Avant la course
Comment te sens-tu, à J-2 de la course ?
Je me sens stressée, je doute beaucoup et en même temps, j’ai hâte d’y être. Je sais qu’une fois sur la ligne de départ, je ne pourrai plus reculer et que toutes mes inquiétudes s’envoleront pour profiter pleinement du moment.
Peux-tu nous décrire ta préparation ?
Je cours 4 fois par semaine : un entraînement fractionné sur piste, deux sorties en endurance (entre 1 h et 2 h), une sortie longue en forêt sur chemin (entre 3 h et 5 h). Je m’entraîne essentiellement en endurance fondamentale car cela correspond à l’objectif de la course, mais aussi parce que c’est ce qui me convient le mieux. Je préfère les longues sorties tranquilles avec un bon podcast dans les oreilles aux séances de vitesse. Je complète mon entraînement avec une séance de renforcement musculaire pour prévenir les blessures, et une séance de natation en récupération active.
Adaptes-tu ton régime alimentaire en vue de la course ?
Oui et non. J’ai une alimentation équilibrée au quotidien, donc cela n’a vraiment changé pour la course. Cependant, deux jours avant la course, je commence à limiter les fibres pour ne pas avoir de soucis le jour de la course. La veille et le matin de la course, je mange du riz. D’expérience, c’est ce qui me convient le mieux ! Je ne bois pas d’alcool les deux semaines précédant la course. Je ne pense pas qu’une bière ou un verre de vin ait un gros impact sur la performance mais j’aime rester rigoureuse pour me mettre pleinement dans ma course.
Utilises-tu des appareils pour suivre ta préparation ? Quels sont les paramètres que tu surveilles ?
J’adore suivre mon sommeil avec ScanWatch. J’ai vu ma fréquence cardiaque au repos baisser durant la préparation. J’aime aussi beaucoup suivre le nombre de pas que je fais au quotidien sur ma montre. Sans surprise, j’ai largement dépassé mon objectif de 10 000 pas par jour ces dernières semaines.
Qu’est-ce qui est le plus important pour toi dans cet Ecotrail ?
Le dépassement de soi, et apprendre à mieux se connaître. Je pense n’avoir jamais autant appris sur moi-même que lors d’épreuves sportives. Je pars pour 10 heures de course avec moi-même. Je vais me rapprocher de mes limites physiques et mentales, je sais que cela va être dur mais j’ai hâte de me prouver à moi-même que je suis capable d’aller encore plus loin que ce que je peux imaginer.
Qu’est-ce que tu imagines être le plus dur dans la course ?
Pour moi, c’est clairement l’hydratation et l’alimentation. Ce sont mes gros points faibles. J’adore courir à jeun. Je me sens bien le ventre vide et je suis du genre à boire peu et à manger peu lors de mes entraînements. Mais là, c’est différent. Pour une course aussi longue, il faut bien gérer ces deux paramètres pour éviter l’hypoglycémie ou la déshydratation. J’espère ne pas avoir de sensation de faim ou de soif car c’est souvent le signe qu’il est déjà trop tard.
Pourquoi t’es-tu inscrite à cette course ?
Pour le challenge. J’adore le trail et je rêve de participer à de longs trails en montagne, mais en habitant à Paris, il est un peu difficile de s’entraîner. L’Ecotrail est un bon début pour se lancer dans une course longue distance car il y a peu de difficultés techniques. Il y a peu de dénivelé (1500 m) et les chemins sont larges.
Y a-t-il une course qui t’a particulièrement marquée ?
L’Ecotrail de 45 km l’année dernière. Tout s’est bien passé, du début à la fin. La préparation a payé. Je n’ai eu aucune douleur physique et j’ai pris du plaisir pendant 5 h 15. Je n’aurais pas pu rêver mieux !
À quoi ressemble ta course idéale ?
Du soleil, une température de 15 degrés, peu ou pas de douleurs physiques et du plaisir !
Après la course
Comment tu sens-tu, 4 jours après la course ?
Très bien ! Je ressens une fatigue générale, mais physiquement, mon corps a très bien récupéré. Il est possible que je rechausse les baskets dès demain.
D’un point de vue émotionnel, je suis encore sur mon nuage. Ce week-end, mes émotions étaient intenses, vraiment décuplées !
Es-tu satisfaite de ton temps ?
Oui, mais je n’avais pas d’objectif particulier. J’estimais mettre entre 10 et 11 heures pour finir la course, et j’ai terminé en 10 h 28. Au-delà du chrono, j’ai la satisfaction d’avoir bien géré ma course et de ne pas avoir vraiment été en difficulté. Quand je repense à ma course, je me dis que je n’aurais pas pu faire un meilleur temps. Donc oui, je suis satisfaite.
Mental ou physique : qu’est-ce qui a le plus joué dans la course ?
Dur de n’en choisir qu’un. Le physique joue évidemment un rôle important. Après plusieurs années à courir régulièrement, je sens que mon corps est plus résistant à l’effort. Mes muscles se fatiguent moins vite, ce qui me permet de courir plus longtemps sans douleur particulière. Le mental est mis à rude épreuve et pour ce genre de trail, il faut savoir accepter l’inconfort. Mentalement, ça a été difficile à partir du 65e km. À ce moment-là, j’ai mis mes écouteurs et écouté la playlist que j’avais soigneusement préparée avant la course. Et ça a été super efficace ! Selon moi, la réussite d’une course tient tout autant à une bonne condition physique, qu’à un mental “solide”. Le plus important est de bien se connaître pour s’adapter à toutes les situations.
Une anecdote à nous raconter ?
Je pensais courir ces 80 km seule et finalement, je n’ai pas été seule une seule fois. Nous étions deux de chez Withings à prendre le départ au même moment et nous avons finalement fait toute la course ensemble. Sur le parcours, on a été rejoint à plusieurs reprises par d’autres personnes pour faire un bout de parcours ensemble. Au final, c’est une belle aventure collective.
As-tu déjà prévu ta prochaine course ?
Oui, je vais courir les 10 km Adidas début juin, et certainement un trail cet été.
Carte d’identité sportive
Âge : 27 ans
Primo-ecotraileuse : Non, un 45 km en 2022
Fréquence cardiaque au repos : 50 bpm la nuit, 73 bpm le jour
Kilomètres courus/semaine : 40 à 80 km
Sports pratiqués : Course à pied, natation, yoga, fitness
