Les montres connectées peuvent-elles aider les femmes à combattre le cancer du sein ?

Études Cliniques
2 avril 2021

L’étude Able02 menée par la chercheuse Lidia Delrieu explore les effets de l’activité physique sur les femmes atteintes d’un cancer du sein métastatique. Découvrez l’importance de rester actif pour mieux supporter son traitement.

Lidia Delrieu, en charge de l’étude ABLE02 et post-doctorante à l’Institut Curie à Paris, étudie l’impact d’un programme activité physique d’une durée de 6 mois sur les femmes atteintes de cancer du sein à l’aide des montres connectées Withings et de questionnaires disponibles dans une application dédiée.

Qui sont les participantes ?

Les participantes sont des femmes de plus de 18 ans atteintes d’ un cancer du sein métastatique . On parle de cancer métastatique ou avancé dès lors que la maladie s’est propagée dans d’autres parties du corps. L’étude devrait inclure 244 patientes dans toute la France d’ici à décembre 2022 avec pour objectif d’améliorer la qualité de vie et la fatigue dans cette population.

En quoi consiste l’étude ?

Les participantes sont toutes équipées d’une montre connectée Withings mesurant leur activité physique et le sommeil. Elles définissent avec un enseignant en activité physique adaptée un objectif de pas quotidiens à atteindre et s’engagent à essayer de faire 3 séances de marche par semaine. Régulièrement, elles sont également amenées à répondre à un questionnaire disponible sur une application spéciale développée par Nouveal e-santé, un éditeur de solutions connectées pour le suivi des patients. Ces questionnaires permettent d’évaluer le bien-être des patientes, tant sur le plan physiologique que psychologique.

Elles bénéficient à plusieurs temps dans l’étude, d’un rendez-vous afin d’évaluer plusieurs marqueurs biologiques à travers une prise de sang, de mettre en évidence leur évolution en termes de capacités physiques par un test de marche et d’étudier leur composition corporelle avec un scanner. Elles font ainsi le point mensuellement sur leurs objectifs de pas.

Quel est le but de cette étude ?

Dans le cadre de sa formation académique, Lidia Delrieu était initialement chargée de proposer des séances d’activité physique aux patients atteints de cancer dans un centre de cancérologie. La rencontre avec une jeune femme de 32 ans, atteinte d’un cancer du sein incurable et désemparée par l’absence d’accompagnement à ce stade de maladie, lui a permis de prendre conscience des besoins de cette population de patients. “J’ai voulu l’aider en cherchant des études sur son type de cancer et les bénéfices de l’activité physique, mais je me suis aperçue qu’il n’existait rien encore à l’époque.”
 

Lidia lance alors une étude pilote Able à destination de toutes les femmes atteintes de cancer du sein métastatique, quel qu’en soit le type histologique. Les résultats ont été très encourageants : 96 % des femmes ont gardé leur montre Withings pendant toute la durée de l’étude. “On a observé une amélioration des performances physique des femmes pendant les 6 mois de l’étude, mais aussi et surtout un maintien de leur qualité de vie.”
 

Pour cette deuxième édition de l’étude , l’inclusion est réservée aux femmes atteintes de cancer du sein métastatique. Lidia Delrieu a recours une nouvelle fois aux montres Withings, permettant aux patientes de pratiquer une activité physique à distance, sans avoir besoin de venir au centre chaque jour. Cette technologie est également une réelle source de motivation pour les patients “Ça me stimule ! Je me suis fixée un objectif de 5 000 pas par jour que je vais pouvoir augmenter. C’est vrai que même les jours où je suis un petit peu plus fatiguée par la chimio, ça me booste et je sors généralement faire une petite promenade”, nous confie une des patientes. “Pour l’instant, j’ai l’impression de mieux supporter mon traitement, mais je sens surtout de vrais bénéfices sur mon moral. Voir que mes performances s’améliorent me donne un vrai coup de pouce.”

L’étude Able02 devrait se terminer en Juin 2024. Vous pouvez suivre son avancée sur le compte Twitter de l’étude.